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--------Humbert Humblot--------(vers 1620-1688)

Je n'ai pas été une petite fille délurée. Je ne grimpais pas partout, et surtout pas dans les arbres. Pourtant depuis que je fais de la généalogie, je constate que j'ai de plus en plus tendance à grimper, grimper toujours plus haut, tout là-haut vers la cime des arbres. Et arrivée à ce point, je regarde autour de moi, un peu affligée. Les actes que je trouve sont très pauvres en informations. Que vais-je pouvoir raconter sur cette personne dont je ne connais presque rien ? Je laisse un peu de temps passer, j'observe les alentours, en cherchant un point d'ancrage. Courage, Humbert vaut bien ces efforts ! Il faut dire qu'aujourd'hui c'est la Saint Humbert - un moine et saint lorrain - et que dans mon arbre il n'y a que deux "Humbert", dont un Sosa... Je tente...

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Branche Fournier

 

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Les actes cités proviennent d'un registre qui est classé par ordre alphabétique sur les prénoms... Un brave homme les a recopiés.

En ces temps "reculés", la technique du post-it existait déjà, même s'ils sont appelés "papiers volants". Et "ayant été comme impossible de les faire suivre selon leurs temps". Je reste positive : ce registre existe, et c'est déjà bien ! Surtout lorsqu'on connaît toutes les épreuves traversées pendant le XVIIe siècle (voir Brins d'histoire).

Humbert Humblot est décédé le 11 avril 1688 (1er acte) à Fréville (88, Vosges). Il est le père de Germaine qui épouse Dominique Grelot en 1674 (6e acte) à Fréville. Pas plus d'information : l'identité de la mère ne figure pas, ni la date exacte du mariage, uniquement l'année : 1674.

Claude Humblot épouse Pierrette Morlot entre 1660 et 1687 (9e acte). Là encore, pas de date, mais l'acte est filiatif. Claude est fils de Humbert et Elisabeth Morlot. Claude est décédé le 11 octobre 1721 à Fréville. Enfin... je pense... car l'acte ne comporte aucun élément d'identification.

Germaine décède le 13 septembre 1720 (marge), également à Fréville. L'acte n'est pas filiatif, mais elle est bien l'épouse de Dominique Grelot. Comme si le jeu de piste n'était pas assez compliqué, cet acte se trouve dans la marge de la page. Décédée à 72 ans en 1720, cela lui donne une année de naissance vers 1648.

Si on accepte l'idée que Claude et Germaine sont frère et sœur, Elisabeth Morlot pourrait être l'épouse de Humbert, et la mère de Claude. Et je retrouve le décès d'Elisabeth Morlot, le 1er ??? 1664 (4e acte), à Fréville. Là encore, aucun élément pour identifier réellement Elisabeth.

C'est donc à partir de ces quelques éléments que je reconstitue l'arbre généalogique de cette famille dont je ne connais que peu de choses. Mais ils ont connu les ravages de la guerre, la famine et les épidémies de peste.

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Humbert Humblot est notre Sosa 7934, Génération XIII

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Où vivait-il ?

Cher Humbert ! Après avoir bien galéré pour retracer sa ligne de vie, me voilà confrontée à son lieu de vie. Situer Fréville dans les Vosges aujourd'hui, c'est simple. Mais qu'en était-il au XVIIe siècle ? Dans quel pays-royaume-duché se situait Fréville ? Et me voilà à nouveau devant cette carte représentant l'ouest du Saint Empire Romain Germanique. J'ai lu (où ?) que la carte a été réalisée pour permettre au Roi de Pologne de s'y retrouver dans toutes ces petites entités. J'espère que cela lui a vraiment servi, mais j'ai un doute... Pourtant, cette fois, je m'y retrouve une peu. Fréville se situe à peu près à mi-chemin entre Neufchâteau au Nord et Bourmont au Sud. C'est à dire dans le Duché de Bar... qui au début du XVIIe siècle a été intégré au Duché de Lorraine devenu le Duché de Bar et de Lorraine.

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J'ai trouvé peu de documents photographiques sur Fréville. Cette croix, datée de la fin du XVIe siècle :

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Brins d'histoire
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La Lorraine, carrefour des guerres

A sa mort Charles III, malgré les ravages de la peste, laisse les duchés dans un état florissant. Son successeur, son fils Henri II "le Bon", fait le bonheur de son peuple par la sagesse de son administration. Cette ère de prospérité dure peu, car les calamités que sont peste, famine, et guerre s'unissent "pour faire un désert du plus beau pays de l'Europe".

La peste paraît la première en 1630, non pas la maladie contagieuse qui avait frappé plusieurs fois et dont on pouvait circonscrire les ravages, mais la terrible peste orientale. Pendant sept ans, elle sévit en Lorraine, et y fait d'innombrables victimes. À la peste vient s'ajouter la famine, causée par les mauvaises récoltes des dernières années depuis 1626.

La guerre de Trente Ans touche la Lorraine peu après apportant son cortège d'horreurs, et ne manque pas d'aggraver la disette et d'activer la maladie. Pour s'être allié à l'Angleterre et à l'Allemagne, et avoir attiré dans ses États le duc d'Orléans, Charles IV provoque la colère de Richelieu, qui d'ailleurs ne cherchait qu'une occasion pour s'emparer de la Lorraine. Les Français l'occupent en 1633 et y causent de grands ravages. Pour se venger d'Henri de Bouzey, qui avait voulu les empêcher de s'approcher de La Mothe, ils détruisent son château et pillent le village et les environs. Les Suédois leurs alliés, qu'ils appellent en Lorraine, achèvent l'œuvre de dévastation. De leur côté, les Hongrois et les Croates ne manquent pas l'occasion de piller et de rançonner le pays qu'ils ont mission de défendre. Enfin, des Lorrains eux-mêmes, poussés par leur extrême misère, prennent le parti de vivre de brigandages et d'augmenter la confusion. Jacques Callot a gravé dans des planches célèbres "Les Misères de la guerre". Les habitants s'établissent dans les bois et les loups viennent dans les villages. Des villages entiers sont anéantis ; la Lorraine perd les trois quarts de sa population.

Les occupations françaises

Par le traité de Saint-Germain en 1641, Louis XIII rend la Lorraine à Charles IV, dont les imprudences rallument aussitôt la guerre. La même année, les Français s'emparent une seconde fois du pays, dont la dernière forteresse, La Mothe, ne tombe entre leurs mains qu'en 1645 : elle devint un symbole de la résistance lorraine.

Cette seconde occupation française est moins éprouvante que la première : peste disparue, famine atténuée grâce à quelques bonnes récoltes, pillards moins nombreux depuis le démantèlement d'environ deux cents châteaux forts ordonné par Louis XIII, pour affaiblir la force de résistance du pays. 

Les duchés de Lorraine et de Bar connaissent quatre occupations, plus ou moins longues, par les troupes françaises, entre 1633 et 1733. À la suite du traité des Pyrénées, la convention de Vincennes de 1661, rend au duché de Lorraine son indépendance. Charles IV de Lorraine reprend le gouvernement de ses États. S'il recouvre le Barrois, le duc doit raser, à ses frais, les fortifications de Nancy, et livrer Sierck, ainsi qu'une bande territoriale reliant Paris à Metz et Strasbourg. Le duché lorrain est alors coupé en deux. En 1670, nouvelle rupture avec la France qui s'empare une troisième fois de la Lorraine. C'est en vain que Charles IV lutte pour reconquérir ses États. Il meurt en 1675. Source du texte

Humbert, démissionnaire

L'acte de décès de Humbert est succinct, mais j'y apprends qu'il était démissionnaire. Je comprends qu'il a démissionné, mais de quel poste ? Pourquoi ne pas trouver, comme dans certains actes : "Ancien ...". Cela demande une investigation.

Voici le texte d'un message, envoyé par @nicopo1, sur Généanet :

"Je me suis renseigné auprès d'une docteur en histoire. Le terme "démissionnaire" sur certains actes de décès de l'ancien régime signifie que la personne possédait un office de judicature : il représentait l'autorité du roi ou d'un autre représentant princier dans le baillage (duc de Lorraine ou autre comte), chargé de faire appliquer des amendes, la justice en son nom et sur ces terres. Dans le sud on le dénommait le "viguier" et ailleurs, le nord et l'est, le "bailli". Leur office était "noble de robe courte" car il était toujours choisi parmi le tiers-état et par le roi directement (le titulaire était donc noble mais non héréditaire SI démissionnaire). En cas de démission de sa charge de "bailli", il redevient civil parmi les civils. Il devait écrire au roi sa démission et cette mention apparaissait sur différents actes dont l'acte de décès. Concernant, Humbert Humblot, d'après la catégorie CC/d'enregistrement aux Archives, cela correspondrait à des fonctions financières, lié à un rôle de représentant du roi ou prince dans le baillage pour collecter les revenus des terres et faire appliquer la loi en son nom. C'était un agent qui exerçait des fonctions judiciaires pouvant prononcer une condamnation de mort et des fonctions financières ainsi que de contrôle dans le territoire de son bailliage. Il aurait de nos jours, le rôle d'un préfet."

L'arbre de @nicopro1 concernant Humbert est plus fourni que le mien. Je pense qu'il a consulté des documents auxquels je n'ai pas accès aujourd'hui.

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D
L'arbre généalogique, le seul arbre dans lequel plus on grimpe plus on s'enfonce dans les racines profondes, là où la lumière ne pénètre pas. Il faut s'y déplacer à tâtons, sans savoir si la branche n'est pas cassée, sans pouvoir s'orienter.
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J
Très belle description. Merci